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Le petit blog rouge-brun de Discipline.

La mort symbolique de Dominique Venner

21 Mai 2013 , Rédigé par discipline-idf Publié dans #---> Théorie - Théoriciens, #---> "Extreme(s) droite(s)", #Dominiqe Venner

La mort symbolique de Dominique Venner

http://www.lebreviairedespatriotes.fr/

L’essayiste et historien français Dominique Venner s’est suicidé ce mardi 21 mai d’une balle dans la bouche devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Les faits

Ce mardi à 16h, Dominique Venner s’est, à 78 ans, donné la mort par suicide en se tirant une balle dans la tête au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris à l’aide d’une arme de poing. La cathédrale a immédiatement été évacuée. Il s’agit d’une première dans l’histoire du monument religieux.

Dominique Venner

Dominique Venner, né en 1935 à Paris, était un écrivain et historien français. Militant nationaliste de Jeune Nation dans les années 1950, il a ensuite été parachutiste pendant la guerre d’Algérie et a pris part à l’OAS visant à maintenir l’Algérie française. Il était également membre du Groupe de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Gréce). À l’origine du courant de pensée de la Nouvelle Droite, il dirigeait la Nouvelle Revue d’histoire depuis 2002 et animait une émission sur Radio Courtoisie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages reconnus consacrés à l’histoire, politique et militaire, aux armes à feu et à la chasse.

Dominique Venner était, malgré ses positions, respecté par ses pairs historiens. Critique à l’égard du catholicisme, il était connu pour son paganisme et sa défense d’un certain nationalisme européen.

Le pourquoi de son geste

Dominique Venner

Dans un billet publié le matin même sur son blog, l’écrivain tentait de prévenir ses contemporains sur l’avancée de l’islam en Europe et sur le « grand remplacement » de population qui est en cours. À l’attention des manifestants contre la dénaturation du mariage, qui vont défiler le 26 mai prochain, il écrivait : « Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher. C’est à une véritable “réforme intellectuelle et morale”, comme disait Renan, qu’il faudrait d’abord procéder. Elle devrait permettre une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu. »

Les paroles suivantes semblent liées au geste qu’il commettra, quelque heures plus tard : « Il faudra certainement des geste [sic] nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes. »

Ce dernier concluait en philosophant : « Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un “autre monde”. C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien. »

Dans une lettre adressée à ses collègues de Radio Courtoisie et lue à l’antenne par l’historien Bernard Lugan, Dominique Venner livrait ses dernières paroles :

« Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.

*Pour toute information, ont peut s’adresser à mon éditeur, Pierre-Guillaume de Roux. Il n’était pas informé de ma décision, mais me connaît de longue date. »

Source : Nouvelles de France

Les réactions

Pour son éditeur, Pierre-Guillaume de Roux, cet acte revêt « une puissance symbolique extrêmement forte qui le rapproche de Mishima », l’écrivain japonais qui s’était suicidé en 1970 et qui pensait que son suicide se voulait une protestation contre l’indignité où avait sombré son pays.

« On va prier pour cet homme comme pour tant d’autres qui sont à bout. » Mgr Jacquin, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

« Tout notre respect à Dominique Venner dont le dernier geste, éminemment politique, aura été de tenter de réveiller le peuple de France. » Marine Le Pen, présidente du Front National, sur son compte Twitter.

Bruno Gollnisch, membre du bureau politique du FN, a vu dans son geste « une protestation contre la décadence de notre société ».

Aymeric Chauprade

Le géopoliticien Aymeric Chauprade s’est fendu d’un billet très fort sur son blog que voici ici intégralement retranscrit, pour ne rien y enlever :

« Cher Dominique,

Je viens d’apprendre, à sept mille kilomètres de la terre de mes ancêtres et des miens, que tu as achevé ta vie en fidélité à ce que tu as été et ce que tu as défendu depuis la première heure.

Tel Montherlant ou Drieu la Rochelle, tu as choisi la mort volontaire, celle des Romains, ou des Germains, celle de la vieille religion des Européens.

Ce mardi 21 mai, à 16h, tu t’es tiré une balle dans la bouche devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Au risque de ne pas être compris, tu dis ainsi aux catholiques, réveillez-vous, ne baissez pas l’échine devant l’ignominie qui avance partout ! Tu dis aux Français et aux Européens qu’ils ont encore le choix de ne pas pourrir et de ne pas se laisser envahir.

Je t’admire Dominique, pour toute ta vie de combats, d’écrits, d’engagement, de droiture, et je suis fier d’avoir travaillé à tes côtés.

Puisse notre jeunesse française et européenne voir d’abord dans ton geste prométhéen, sacrilège, l’immense appel à la révolte radicale qu’il porte.

Pour mettre fin au grand remplacement, à la dormition européenne, à l’écrasement des valeurs familiales et des fondements de notre civilisation, le temps du grand soulèvement est venu.

J’ai entendu ton appel Dominique, et je ferai moi-même bientôt des choix forts.

Aymeric »

Nous ne reproduirons pas ici les messages méprisants et irrespectueux venus des médias – où les termes « extrême-droite radicale » et autre qualificatifs réducteurs sont employés à tour de bras – ou de la classe politique dominante, de droite comme de gauche.

Nos pensées vont à sa famille et à ses proches. La mort de Dominique Venner endeuille toutes celles et ceux qui sont, comme lui, attachés aux valeurs traditionnelles de notre pays et souffrent, aujourd’hui, de les voir dilapidées au profit d’un ordre marchand destructeur. Cette tragédie est l’illustration par les faits que la souffrance liée à la décadence de nos valeurs est réelle et dramatique. L’écrivain est mort en chef romain, en samouraï, avec honneur et fierté.

Requiescat in pace.

Christopher Lings

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